Adopter un chaton : la préparation

Être le propriétaire d’un animal, quelles obligations pour moi ?

Vous allez peut-être penser que j’enfonce des portes ouvertes. Mais je ne peux pas rédiger un article sur l’adoption sans rappeler que les animaux sont des êtres dotés de sensibilité et dont les besoins doivent être respectés. L’adoption est un acte qui doit être responsable et qui vous engage pour de nombreuses années.

L’actualité regorge de faits inhumains envers les animaux. Toute personne qui pense à l’adoption doit être consciente de l’importance de ses actes. Nous allons faire un détour par la définition de la maltraitance animale et les sanctions prévues par la loi :

« La maltraitance envers un animal ou cruauté à l’égard d’un animal est le fait qu’un être humain fasse subir à un animal, qu’il soit sauvage, domestique, apprivoisé ou tenu en captivité, un acte visant à lui faire du mal, que ce soit sous forme active donc, par exemple, par le biais d’armes, de coups, de blessures ou sous forme passive en ce sens que même si l’on s’abstient d’être cruel, on peut faire souffrir son animal, par négligence, maladresse ou inattention ».

Que dit la loi ?

Tout animal doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce. Il est donc interdit d’infliger de mauvais traitements à un animal domestique ou un animal sauvage apprivoisé ou tenu en captivité (privation de nourriture, de soins, d’habitation adaptée…).
Toute personne qui élève, garde ou détient un animal et qui ne respecte pas ces obligations encourt une amende de 750 €.
Toutefois, le tribunal peut décider, en plus, de confier définitivement l’animal à une fondation ou une association de protection animale.

L’abandon d’un animal domestique, apprivoisé ou tenu en captivité est puni d’une peine allant jusqu’à 2 ans de prison et 30 000 € d’amende.
Le tribunal peut décider, en plus, de confier définitivement l’animal à une fondation ou une association de protection animale.
Il peut prononcer également, à titre complémentaire : l’interdiction, définitive ou non, de détenir un animal, et l’interdiction, pour 5 ans maximum, d’exercer l’activité professionnelle qui a permis de préparer ou d’effectuer l’abandon.

La personne qui exerce, publiquement ou non, des sévices graves, ou de nature sexuelle, ou qui commet un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, encourt 2 ans de prison et 30 000 € d’amende.
Le tribunal peut décider, en plus, de confier définitivement l’animal à une fondation ou une association de protection animale

Blesser ou tuer un animal involontairement est réprimé de 450 € d’amende. Cela vaut que la blessure ou la mort soit causée par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou non-respect d’une obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi.
La personne qui tue volontairement un animal domestique ou apprivoisé ou tenu en captivité, sans nécessité, publiquement ou non, encourt une amende de 1 500 €. En cas de récidive, la personne encourt une amende de 3 000 € ».

Adoption d’un chaton : ce qu’il faut savoir sur sa santé et son bien-être physique

Je distingue l’adoption préparée d’un chaton sevré dans de bonnes conditions de celle d’un chaton non sevré (sauvetage) et je ne vais traiter dans cet article que du premier cas de figure car les besoins d’un chaton non sevré sont totalement différents. Dites-moi dans l’espace commentaires si ce sujet peut vous intéresser pour un prochain article ! 

Alors, quels sont les besoins physiques d’un chaton ? 

• Boire et manger 

Du fait de la rapidité de sa croissance, les besoins nutritionnels d’un chaton sont conséquents. Vous devez lui fournir une alimentation riche en minéraux, vitamines et oligo-éléments adaptée à son âge et éventuellement à sa race.  Ne donnez pas de lait de vache à votre chaton car il est très irritant pour son système digestif et provoque des diarrhées. Dans un premier temps, vous devez proposer à votre chaton 3 à 4 repas par jour car son estomac est petit et ses dépenses énergétiques énormes. C’est seulement vers ses six mois que vous pourrez entamer le fractionnement en deux repas quotidiens. Aux alentours de ses dix mois, vous pouvez entamer la transition vers une alimentation pour chat adulte. Veillez à lui laisser en permanence de l’eau propre et fraiche. Placez les gamelles dans un endroit propre et éloigné de sa litière. Enfin, l’utilisation de la nourriture proposée par la grande distribution n’est pas la meilleure pour votre chat : pour des raisons économiques elle est souvent trop riche en céréales alors que les chats sont carnivores. Les conséquences les plus fréquentes de ce déséquilibre alimentaire sont des problèmes rénaux.

• Avoir un endroit propre ou faire ses besoins
  

Que votre chat ait un accès à l’extérieur ou non, il est toujours nécessaire d’installer une litière à l’intérieur. Vous devez veiller à la nettoyer chaque jour car votre chat refusera de faire ses besoins dans une litière qu’il ne trouve pas assez propre à son goût ! Il existe des bacs à litière de toutes formes, toutes tailles et toutes couleurs ! Le bac doit être placé dans un endroit calme, à l’abri du passage et éloigné des gamelles d’alimentation. 

• Les soins de santé
  

A l’heure actuelle, seule l’identification est obligatoire. Un système de puce électronique placé sous la peau du chat qui permet son inscription au registre d’Identification des CArnivores Domestiques. C’est grâce à cette identification que vous pourrez être alerté si quelqu’un recueille votre animal égaré par exemple.

Pour que votre chat soit protégé de certaines maladies qui pourraient lui être fatales ou handicapantes, il est conseillé de le faire vacciner tous les ans. La première année, vous devrez faire deux injections à un mois d’intervalle. Un rappel annuel est ensuite suffisant pour que votre compagnon soit protégé.

Les vétérinaires recommandent également l’utilisation régulière d’antiparasitaires. Vous trouverez des informations complémentaires à ce sujet dans notre article au sujet des dangers du printemps pour les chats.

Un chat doit user ses griffes régulièrement. Pas besoin de vous ruiner dans l’achat d’un arbre à chat gigantesque (sauf si ça vous fait plaisir, évidemment !), un petit griffoir peut faire l’affaire.

Enfin, pour avoir recueilli, hébergé et soigné jusqu’à 9 chats simultanément, tous issus de la non stérilisation des chats de mon quartier, je pense qu’il est important de vous dire qu’il est nécessaire de stériliser vos chats, mâles comme femelles, à fortiori s’ils ont un accès à l’extérieur. Une vie de chat des rues, c’est vraiment une vie de chien. C’est là aussi à vous d’être responsables. De plus, vous vous éviterez ainsi les intenses miaulements des chaleurs des femelles et les marquages de territoire des mâles.

Adoption d’un chaton : ce qu’il faut savoir pour son bien-être psychique et son épanouissement émotionnel

• Besoin de respect
  

Ceux d’entre vous qui ont déjà eu plusieurs compagnons félins dans leur vie savent qu’ils sont tous uniques et que leur personnalité est parfois très marquée. Certains sont sociables d’autres non, certains sont très actifs alors que d’autres non et la liste de leurs différences pourrait être très longue. Quoi qu’il en soit, vous devez être observateur et attentif pour comprendre au mieux qui est votre chaton et vous adapter à ses besoins. Vous vouliez un chaton câlin et vous avez un petit sauvageon ? C’est à vous de vous adapter pour qu’il soit heureux.

• Besoin de sécurité
  

Lorsque vous allez vous lancer dans l’adoption d’un chaton, il va probablement passer du foyer dans lequel il vivait avec sa mère et sa fratrie au vôtre. C’est un énorme changement pour lui au cours duquel il va lui falloir trouver de nouveaux repères spatiaux, de nouvelles habitudes et de nouvelles relations. Si vous n’avez pas déjà un chat (ou autre animal) à votre domicile, vous allez être le repère affectif unique de votre chaton. C’est une responsabilité qui va vous demander du temps, de la patience, de la bienveillance et de l’attention.

• Besoin de jeux, de stimulations et d’exercice
  

Comme chez la plupart des jeunes mammifères, le jeu est un moteur essentiel dans la croissance des chatons. En effet, c’est son moyen de prédilection pour tisser des liens avec ses pairs, les autres animaux et vous. Par ce biais, le chaton va découvrir efficacement son environnement, les dangers, vos limites et les siennes. C’est le jeux qui va également lui permettre de développer ses compétences sociales avec ses congénères en lui permettant d’apprendre les codes sociaux propres à son espèce (observez, vous apprendrez vous aussi ! ).

Vous pouvez choisir d’acheter des jouets spécifiques dans le commerce à votre chaton sinon il est vraiment facile de jouer avec un chaton et quasiment tout ce qui est à sa portée ! 

Adoption d’un chaton : quels parcours possibles ?

Il existe plusieurs voies légales pour l’adoption d’un chaton. Ce sont ensuite vos critères financiers, d’éthique et vos exigences quant à la race de votre futur compagnon qui vous orienteront vers l’une ou l’autre des options disponible.

• L’adoption chez un éleveur

C’est souvent le choix de ceux qui veulent un chat d’une race précise. C’est une solution onéreuse qui présente les avantages suivants : traçabilité génétique du chaton permettant de vérifier que sa lignée est exempte de telle ou telle pathologie par exemple ; chaton soigné et sevré correctement (si l’éleveur est sérieux), identification, dépistages et primovaccination faites.

• L’adoption d’un chaton dans un refuge ou une association
  

C’est souvent le choix de ceux pour qui peu importe la race de leur futur compagnon. C’est en plus la possibilité offerte à un animal en souffrance de trouver un foyer aimant. Les frais demandés par les refuges et associations sont souvent moindres, en général de l’ordre de 200€. Selon les endroits, le chaton aura été dépisté et identifié. Vous recevrez une information sur la vaccination et la stérilisation/castration. Lorsque j’ai recueilli mes chats, je me suis rapprochée d’associations qui avaient des partenariats avec les vétérinaires leur permettant de proposer des tarifs réduits (notamment pour les opérations de stérilisation/castration). C’est aussi une piste à explorer dans vos recherches.

Voici les associations de protection animale desquelles MonChatEstRoi est l’heureux partenaire ! 

• L’adoption chez un particulier
  

C’est la voie la moins sécurisée. En effet, il peut être difficile de vérifier l’état de santé réel du chaton, les soins et l’alimentation qu’il a reçue ainsi que les conditions dans lesquelles s’est déroulé le sevrage. Sachez qu’il est interdit à un particulier de vendre un animal, quelle que soit la somme (souvent dérisoire) demandée.

Combien ça coûte d’avoir un chat ?

C’est une question importante a vous poser avant de vous lancer dans l’adoption d’un chaton. En effet, vous devez vérifier que votre budget vous permettra de nourrir et soigner votre animal correctement. Le prix de l’adoption en elle-même varie énormément en fonction de la voie d’adoption que vous privilégiez. Il est évident qu’un chaton de pedigree provenant d’un élevage coutera bien plus cher qu’un chaton donné par un particulier. 

• La vaccination et le rappel de la première année coutent environ une centaine d’euros, moitié moins les années suivantes.
• L’identification par puce électronique est souvent proposée en même temps que la castration/stérilisation peut coûter entre 90 et 160€ car l’opération des femelles est plus couteuse que celle des mâles.
• Le coût des traitements antiparasitaires est variable selon sa durée d’efficacité et donc sa fréquence de renouvellement.

Pour vous donner une fourchette de budget, on peut évaluer le cout d’un chat la première année aux alentours de 800€. Les années suivantes, il faut compter environ 600€. Le cout des dernières années de vie d’un chat est difficilement évaluable à cause des éventuels frais vétérinaires qui peuvent être engendrés par la dégradation de sa santé.

Toujours déterminés à adopter? Ils sont nombreux à n’attendre que vous ! 

A la semaine prochaine, 

Laëtitia